formation VTC A Paris
Formation VTC A Paris
A Paris, les vélos et les trottinettes d’Uber font leur place sur le bitume
La société américaine de VTC possède désormais une flotte de 5.000 vélos et 500 trottinettes dans la capitale, sous la marque Jump. Elle revendique 1 million de trajets depuis son arrivée en avril. Ses rivaux sur le marché de la micromobilité ne cachent pas leur inquiétude
Leur couleur rouge attire l’attention et tranche avec les façades des immeubles haussmanniens. Cinq mois après leur arrivée , les vélos et trottinettes électriques d’Uber (sous la marque Jump) sont en train de se faire une place de choix à Paris, au point de faire de l’ombre au Vélib’, toujours convalescent .
Tandis que Vélib affiche 245.000 abonnés, l’entreprise américaine assure avoir déjà séduit 150.000 utilisateurs et revendique 1 million de trajets. Il faut dire qu’elle n’a pas lésiné sur les moyens. En avril, Uber avait déployé 500 vélos en free floating et autant de trottinettes.
Le nombre de bicyclettes a depuis été multiplié… par dix ! En revanche, la flotte de trottinettes est restée stable « afin de tenir nos engagements auprès de la Mairie de Paris », précise la société basée à San Francisco. Avec 5.500 engins à la route, Uber garantit ainsi un maillage dense du territoire. Un atout de taille auprès des clients à la recherche de la solution de mobilité la plus proche.
Les deux roues au coeur de l’appli
Les vélos et trottinettes d’Uber sont géolocalisables dans l’application du géant des VTC. Or celle-ci avait déjà été téléchargée par des milliers de Franciliens et de touristes étrangers avant leur arrivée. Uber va d’ailleurs mettre à jour son application en octobre. Ses deux roues seront affichées sur l’écran principal aux côtés des véhicules avec chauffeurs – un puissant attrape client.
Paris est la première ville européenne où la société dirigée par Dara Khosrowshahi a fait le choix de déployer simultanément ses vélos et trottinettes, au moment où la maire socialiste de la capitale, Anne Hidalgo, fait du développement de la « petite reine » un marqueur de son mandat et a mis en chantier de nombreuses pistes cyclables.
Le pari de la micromobilité a toutefois obligé Uber à changer son ADN. La société, qui se contentait autrefois de mettre en relation chauffeurs et clients sur sa plate-forme, doit désormais gérer une flotte de véhicules. Ce qui implique un travail de logistique complexe. Chaque jour, des salariés sillonnent les rues de la capitale sur des vélos cargos. Ils ont pour mission de remplacer les batteries déchargées des vélos et d’effectuer les petites opérations de réparation.
Deux entrepôts pour les réparations
En cas de dégâts trop importants, les vélos passent sur le billard dans un entrepôt à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis). Faute de batteries amovibles, les trottinettes sont, elles, rechargées et réparées dans un entrepôt situé dans le quartier de Bercy. Une patrouille privée veille enfin à ranger correctement les véhicules mal garés de la société – un reproche souvent fait aux spécialistes des engins en libre-service.
Si le groupe américain accuse encore du retard sur Lime et Bird sur le créneau de la trottinette, il apparaît comme un challenger sérieux dans le domaine du vélo. « Leur offensive fait peur. Uber a les moyens de tuer les petits poissons », glisse un bon connaisseur du secteur sous couvert d’anonymat.
La prudence reste toutefois de mise. Car l’univers du « free floating » est impitoyable. Depuis octobre 2017 , sept opérateurs de vélos ont tenté leur chance à Paris (Gobeebike, Ofo, Obike, Mobike, Donkey Republic, Oribiky et Jump). Quatre ont été contraints de quitter le marché, la dernière victime en date étant Oribiky , arrivé il y a même pas un an. Uber est prévenu.
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